Comprendre l'endométriose

11 Avril 2023

Conseils Santé | Santé de la femme

L’endométriose, on en entend parler de plus en plus souvent ! Mais quels sont ses mécanismes, quels en sont les symptômes, quelle peut-être sa gravité et que peut-on faire ?

endométriose

Qu’est-ce que l’endométriose ?

L’endométriose est une maladie fréquente qui touche une femme sur 10. Elle se manifeste le plus souvent par des douleurs pelviennes, en particulier lors de règles qui s’aggravent de cycle en cycle et résistent aux traitements classiques par antalgiques et/ou anti-inflammatoires. Cependant, d’autres douleurs peuvent survenir en dehors de la période menstruelle, en particulier lors des rapports sexuels, se manifestant par des douleurs profondes dans le bas-ventre. Ces symptômes correspondent à l’endométriose pelvienne, la plus fréquente, mais des signes atypiques peuvent aussi témoigner d’une endométriose extra-pelvienne, urinaire ou digestive par exemple. En dehors des douleurs, l’endométriose peut aussi altérer la fertilité soit par obstruction des trompes soit par des troubles de l’ovulation.

Quel est le mécanisme de l’endométriose ?

L’endomètre est le tissu qui tapisse l’intérieur de la cavité utérine. Tout au long du cycle, de la fin des règles à la veille des suivantes, il s’épaissit, puis s’évacue avec du sang au moment des menstruations. Dans l’endométriose, des cellules endométriales vont se développer hors de la cavité utérine. Or, l’endomètre, où qu’il soit, va croître tout au long du cycle et saigner au moment des règles, exactement comme il le fait physiologiquement dans la cavité de l’utérus.

Quels sont les facteurs de risque de l’endométriose ?

Ils sont encore peu connus, en dehors d’une prédisposition génétique et de facteurs hormonaux. En effet, les cellules endométriales sont sous la dépendance des œstrogènes du cycle menstruel. En toute logique, des premières règles tôt et une ménopause tardive, une contraception ne faisant pas appel à la pilule, l’absence ou le faible nombre de grossesses et de périodes d’allaitement sont des situations qui augmentent le risque de développer une endométriose. Par ailleurs, on suspecte les perturbateurs endocriniens d’avoir augmenté la fréquence de cette maladie.

Comment fait-on le diagnostic d’endométriose ?

On commence par un examen gynécologique complet, que l’on complète par une échographie, faite par un médecin formé au diagnostic de l’endométriose car les images sont souvent discrètes et difficiles à interpréter Si l’échographie suspecte une endométriose, on confirmera par une IRM.
Dans certains cas, surtout si l’on envisage une chirurgie ou dans un bilan d’infertilité, on peut être amené à pratiquer une coelioscopie (i.e. exploration sous anesthésie générale de la cavité abdomino-pelvienne avec une caméra, associée parfois à un geste chirurgical).

Comment traiter l’endométriose ?

On procède par étape en fonction des symptômes.
Dans un tout premier temps, on traitera les douleurs avec des anti-inflammatoires, des antalgiques et des spasmolytiques, mais il est rare que cela soit suffisant et surtout, cela ne freinera pas l’évolution de l’endométriose.
En effet, afin d’empêcher l’endomètre de s’épaissir, où qu’il soit, il faut impérativement bloquer le cycle en donnant une pilule soit peu dosée en œstrogènes soit progestative, si possible en continu pour éviter les règles. En cas d’endométriose du muscle utérin, on peut aussi proposer la pose d’un stérilet à la progestérone, qui le plus souvent supprime les règles.
Si cela ne suffit pas comme dans des endométrioses avancées ou si une opération est prévue, on peut provoquer une ménopause artificielle transitoire.
En cas de kyste volumineux, s’il faut établir le stade d’une endométriose sévère, ou en cas d’exploration d’une infertilité, il faudra alors passer par la case chirurgie avec la réalisation d’une coelioscopie.

L’endométriose touche de nombreuses femmes dont elle altère significativement la qualité de vie et parfois la fertilité. Si le diagnostic est fait tôt, avant que les lésions s’étendent dans le pelvis en particulier, le traitement médical en bloquant le cycle permet de stabiliser voire de faire régresser les lésions.
N’hésitez donc pas à parler de vos symptômes avec votre gynécologue afin d’éviter un retard au diagnostic qui est encore trop fréquent.

Sources

  • > BAGOT Odile (Dr-Gynécologue-obstétricienne) • Equipe Offre Prévention de la Mutualité Française
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