Covid-19 : une fragilité cognitive à long terme
Conseils Santé | Coronavirus
Parmi les 203 symptômes repérés chez les patients de Covid longue, les troubles cognitifs impactent la qualité de vie de nombreux malades. Le point sur quelques études publiées à ce sujet au cours de l’été.
Les troubles respiratoires et gastroentérologiques sont loin d’être les seuls stigmates de la Covid longue.
Le lien entre cette maladie et les troubles cognitifs à long terme est en effet de mieux en mieux décrit.
Mi-juillet, une étude britannique mettait ainsi en avant plus de 200 symptômes répertoriés chez les patients atteints de Covid longue.
Au total, 85% des patients symptomatiques 7 mois après leur contagion présentaient des troubles de la mémoire et une fragilité cognitive.
Dans une seconde étude, il était question d’une diminution du débit sanguin altérant la sphère cognitive chez des patients guéris de la Covid-19. Un phénomène observé après une séance d’activité physique ou, à l’inverse, chez ceux étant très sédentaires.
Covid-19 et Alzheimer, des similitudes cérébrales
La dernière étude en date sur ce sujet a été présentée lors du Congrès virtuel Alzheimer’s Association International Conference® (AAIC®).
Question de départ : quels mécanismes cérébraux induisent ce sur-risque de troubles de la concentration, de la mémoire et une sensation de brouillard cognitif ?
Pour répondre à cette question, le Pr Gabriel de Erausquin* a suivi près de 300 personnes amérindiennes en Argentine. Toutes étaient positives à la Covid-19 et ont été suivies sur une période de 3 à 6 mois après leur infection.
Résultats :
- Plus de la moitié présentait toujours des troubles de la mémoire
- un quart de ces volontaires souffraient également de troubles du langage et de la fonction exécutive (compréhension, apprentissage…).
- Tous les patients atteints de ces séquelles connaissaient aussi une altération du sens de l’odorat.
Auprès d’une autre cohorte de 310 patients, les marqueurs de l’inflammation cérébrale signant le risque d’une atteinte neurodégénérative ont été relevés.
Résultats :
- les 158 patients souffrant de symptômes neurologiques présentaient davantage de marqueurs de l’inflammation, comparés aux 152 patients épargnés.
Cette étude montre que « les patients symptomatiques sur le plan neurologique ont tendance à développer une atteinte typique de la dégénération cognitive rapportée chez les patients atteints de la maladie d’Alzheimer », détaille le Pr Thomas Wisniewski** impliqué sur ce point. « D’autres études doivent être menées pour évaluer l’impact de ces atteintes sur le plus long terme. »