La cigarette électronique peut-elle aider à arrêter de fumer ?
Conseils Santé | Tabac
La cigarette électronique (vapoteuse, terme plus approprié car ce n’est en aucun cas une cigarette) n’est officiellement pas reconnue comme une méthode d’arrêt du tabac.
Cependant, en mai 2017, la Haute autorité de santé (HAS) précisait que « son utilisation ne sera pas déconseillée mais le patient sera accompagné dans sa démarche d’arrêt ou de réduction du tabagisme. »
Elle reste donc un produit commercial, dont l’innocuité à long terme n’est pas démontrée à ce jour, et qui semble même exposer ses utilisateurs à des substances toxiques (irritants et carcinogènes), sans commune mesure avec la fumée du tabac. Le manque de recul sur son utilisation ne permet pas de connaître les risques pour la santé à long terme.
C’est pourquoi son usage reste déconseillé, notamment pour les non-fumeurs, les mineurs et les femmes enceintes ou allaitantes.
Néanmoins, la toxicité de la vapoteuse étant a priori plus faible que celle de la cigarette traditionnelle, certains médecins tabacologues pensent qu’elle pourrait constituer une aide à l’arrêt du tabac pour les gros fumeurs : de façon exclusive, c’est-à-dire sans fumer de tabac (cigarette, pipe, cigare etc.).
Comment fonctionne une cigarette électronique ?
Une résistance électrique, alimentée par une batterie ou une pile, chauffe et vaporise un liquide contenu dans un réservoir rechargeable.
L’utilisateur inhale la vapeur qui se dégage par l’embout de la cigarette électronique.
Le liquide à vaporiser contient :
- du propylène glycol et/ou du glycérol,
- de la nicotine (mais sa présence n’est pas obligatoire),
- un peu d’eau (environ 5%),
- des arômes : il en existerait plus de 7764 selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
Depuis avril 2016, il existe des normes encadrant la composition des liquides à vapoter en France. Sur le site de l’Association Française de Normalisation AFNOR) : « Publiées le 2 avril, les deux premières normes volontaires, dans le monde, sur les cigarettes électroniques et les e-liquides, établissent des critères de sécurité, de qualité et favorisent une meilleure information des consommateurs. Elles vont contribuer à la stabilisation du marché de la vape. ». On peut donc maintenant être certain de leur composition exacte.
Quels sont les risques de la cigarette électronique ?
- la nicotine : elle a le plus grand pouvoir addictif parmi les drogues licites et illicites. Si elle n’est pas cancérogène, elle peut jouer le rôle de « promoteur de tumeur », observée chez l’animal. Certaines cigarettes électroniques délivrent des quantités importantes de nicotine et elles permettent de gérer la dépendance physique, tout en entretenant la dépendance comportementale : le fumeur continue ses « pauses clopes », il vapote en attendant son bus, etc. Le choix du bon dosage de nicotine par le vapoteur est difficile : les distributeurs, qui sont avant tout des commerçants, se basent sur le nombre de cigarettes fumées. Or il faut aussi prendre en compte le dosage du monoxyde de carbone (CO) et le score de dépendance à la nicotine (test de Fagerström). Un médecin tabacologue pourra déterminer ces éléments avec précision et certitude
- la cigarette électronique peut dégager des substances irritantes, voire cancérigènes (surtout les premières générations de cigarettes électroniques, qui pouvaient contenir des nitrosamines), mais en bien moindres quantités que dans la fumée de cigarette,
- le vapotage passif : dans les échantillons de vapeur des cigarettes électroniques, on trouve des résidus de propylène glycol, de glycérine (environ 75%), de l'eau (18%), parfois quelques traces d'arômes (moins de 7%), de la nicotine en faible quantité (moins de 2%). On découvre aussi quelques traces de toxines mais qui sont celles que l'on trouve habituellement dans l'air ambiant. Ce qui démontre que la vapeur de cigarette électronique n'apporte pas d'éléments toxiques à l'air et est donc inoffensive…
Sources
- > L'équipe Offre Prévention de la Mutualité Française - Dr Charles Brahmy, pneumologue, allergologue et tabacologue - Dr Philippe Arvers, tabacologue.